-—-e •n’en vais, brièvement, parcourir la série des quinze premières Sonates de jeunesse, et je tâcherai d’en relever les caractéristiques essentielles, en les ramenant aux deux grands courants du génie beethovenien : l’expression directe de l’âme personnelle, et l’esprit constructeur. La Sonate pré-beethovenienne 1 est également une suite de trois ou quatre morceaux, qui se succèdent dans le même ordre : — un mouvement rapide 1 2, qui est le champ réservé à la forme-Sonate proprement dite ; -— un mouvement 1. On trouvera, dans une magistrale étude de Immanuel Faist3 datant de quatre-vingts ans (1845), et rééditée en tcte de la nouvelle collection beethovenienne do Adolf Sandberger (Neues Beethoven-Jahrbuch, 1924,) — un compte-rendu minutieux de l’évolution de la Sonate pour clavier, depuis Kuhnau et Domenico Scarlatti qui en furent les géniaux fondateurs, jusqu’à la mort de Pbilipp-Emanuel Bach en 1788, — époque d’une abondante frondaison, où tous les les éléments du genre Sonate classique furent déterminés. La liste de Faist relève, en trente ou quarante ans, cinquante-cinq compositeurs de plus de deux cents Sonates. — (Beiiràge zur Geschichle der Claviersonate, cou ihrem ersten Aujtrelen an bis auf C. F. Emanuel Bach.) La lecture de cet Essai, déjà un peu ancien, sera utilement complétée par celle du chapitre consacré par Wilhelm Fischer au développement de la forme-Sonate, d’après les plus récentes recherches musicologiquc3, dans le monumental Handbuch der Musikgeschichle, publié sous la direction du maître Guido Adler (1924, Frankfurt : p. 717-756). On y voit comment « le Retour à la Nature », préconisé par Jean-Jaeques Rousseau, a été le mot du nouveau style, visant à l’écrîture mélodique, aux formes simples et bien délimitées, aux contrastes bien tranchés, dynamiques et rythmiques, à 1 expression sentimentale et poétique, à la conversation de bonne société. 2. Je ne suis pas d’accord avec M. Vincent d’Indy, quand il dit de ce premier mouvement : « Allegro : mot dont la signification se
