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BEETHOVEN

plus disposé à lui reprocher sa constante droiture, sa certitude, son unité... « Ein Mensch, ein WortJ... a1 Écoutons-le donc parler !

R n 1802, causant avec son vieux fidèle Krumpholz, son familier, son « jou » (comme il l’appelait), le confident de ses pensées, il dit :

« Je suis peu satisfait de mes travaux jusqu à présent. A dater d’aujourd’hui, je veux ouvrir un nouveau chemin 1 2. » Et Czerny, qui rapporte ces paroles, ajoute :

— « Peu après, parurent ses trois Sonates op. 31 3, où l’on peut saisir la réalisation (Erjüllung) partielle de ce qu’il avait décidé. »

Le 2 juin 1804, écrivant les esquisses pour le second finale de Leonore, Beethoven s’interrompt pour noter ce monologue :

— « Le 2 juin. — Le finale, toujours plus simple !... Toute 1. « Un homme, une parole 1 » Beethoven aimait à prendre ce mot pour devise.

2. « Ich bin nur wenig zujrieden mit meinen bisherigen Arleilen ; von heute an wili ich einen neuen Weg einschlagen. » 3. La première édition des sonates op. 31 est du 14 août 1802, ce qui fixe la date de la conversation. Czerny, en la datant de 1803, commet une erreur de mémoire.