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AU-DESSUS DE LA MÊLÉE

anglaise, déjà existante avant la guerre, Society of friends of foreigners in distress, (la Société des amis d’étrangers dans le besoin), entretient régulièrement 1 500 familles allemandes et autrichiennes. Enfin, le bureau central de Londres de la Ligue universelle pour le droit de vote des femmes a rendu de grands services à des étrangères, en payant leur voyage de retour à 7 ou 800 femmes.

En Allemagne s’est fondé, à Berlin, un bureau analogue de renseignements et de secours pour les Allemands à l’étranger et les étrangers en Allemagne (Auskunfts — und Hilfsstelle für Deutsche im Ausland und Auslænder in Deutschland). On trouve parmi ses membres des noms aristocratiques, des notabilités religieuses et universitaires : Frau Marie V. BülowMœrlins, Hélène Graefin Harrach, Nora Freiin V. Schleinitz, les professeurs W. Foerster, D. Baumgarten, Paul Natorp, Martin Rade, Siegmund-Schultze, etc. À la tête est une femme d’un haut esprit religieux, la Dr  Elisabeth Rotten. Comme on peut le penser, une œuvre de ce genre n’a pas été sans se heurter aux soupçons et aux oppositions nationalistes. Mais elle a passé outre, elle persiste ; et voici en quels termes elle revendique sa haute mission, en face des aboyeurs du chauvinisme germanique :

« Depuis le commencement de la guerre, nous avons senti l’obligation de nous occuper