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AU-DESSUS DE LA MÊLÉE

la combattent la nécessité d’une organisation et d’une préparation énergique ? »

C’est à cette tâche que s’est voué le N.A.O.R. Fondé le 8 octobre 1914, il avait réussi, le 15 janvier, à grouper l’adhésion de 350 sociétés hollandaises (sociétés officielles, politiques, de tous les partis, religieuses, intellectuelles, ouvrières) et ses manifestes réunissent les signatures de plus d’une centaine de noms, parmi les plus illustres des Pays-Bas : hommes d’État, prélats, officiers, écrivains, professeurs, artistes, industriels, etc. Il représente donc une force morale considérable.

Disons tout de suite que le N.A.O.R. ne vise pas à la fin immédiate de la guerre par une paix à tout prix. D’une part (il le dit lui-même), « il ne se fait pas une idée présomptueuse de ses forces ; il n’a pas une confiance naïve dans des formules de paix vagues, ni même dans des obligations mutuelles bien définies. La guerre universelle d’aujourd’hui lui a, hélas ! beaucoup appris aussi sous ce rapport. » Et d’ailleurs, il se rend bien compte qu’une paix à tout prix, dans les conditions actuelles, ne serait que la consécration de l’injustice. Les grandes réunions publiques, qu’il a organisées, le 15 décembre, dans les chefs-lieux des provinces des Pays-Bas, ont été unanimes à déclarer qu’une telle paix ne semblait ni possible, ni même désirable. J’ajouterai que certains des vœux du N.A.O.R. indiquent, avec toute la réserve que