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[À BOSC, À PARIS[1].
1er septembre [1789, — de Lyon].

Je ne vous adresse qu’un mot, mon cher, pour vous prier de faire passer les ci-jointes ; vous verrez, dans ma jaserie à Lanthenas, ce que nous pensons des affaires. Un bon citoyen comme vous n’a pas besoin d’être exhorté, mais je ne puis pourtant m’empêcher de vous dire que vos districts doivent être poussés à se montrer vigoureusement.

J’attends les nouvelles que vous avez promis de nous donner à votre retour de Versailles. Assurément nous voudrions avoir le Systema naturæ de l’édition de Gmelin, de Göttingue[2] dont vous nous parlez. Ce n’est point là une pâture des Lyonnais, pour que cet ouvrage se trouve dans leur ville ; veuillez-nous le procurer : vous nous ferez grand plaisir. Croyez-vous qu’avec lui nous puissions nous dispenser du Zoologiæ spicilegia de Pallas[3], dont nous avons quelques extraits ? Dites-nous ce qui vous en semble ; mais travaillez toujours à nous faire avoir l’édition du Systema par Gmelin.

Quand vos plantes et insectes seront arrivés, vous en aurez avis.

Adieu, mille fois.


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[À BRISSOT], À PARIS[4].
1er septembre 1789, — de Lyon.

Nos provinces retentissent bien autrement que la capitale des clameurs des aristocrates, non qu’il y ait plus de nobles, mais l’inégalité des conditions y est

  1. Collection Alfred Morrison, 2 folios. — Dans un coin de la lettre, à gauche, il y a : M.d’Antic.
  2. Jean-Frédéric Gmelin (1748-1804), professeur à Gœttingue. Il avait commencé à donner, en 1788, la treizième édition du Systema naturæ de Linné.
  3. Pallas (1741-1811), le célèbre naturaliste et voyageur allemand au service de la Russie. Ses Spicilegia zoologica avaient paru de 1767 à 1780. — Roland l’a mis souvent à contribution dans le tome III de son Dictionnaire.
  4. Cette lettre se trouve au Patriote fran-