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État avec quelqu’un de la noblesse ; et cette ville de Bourg finit par demander le rétablissement de son propre Conseil souverain, dont la conservation fut stipulée lors de la cession de la Bresse à la couronne de Francé[1].

Nous avons de petites histoires assez plaisantes de nos Assemblées de départements[2] ; mais c’est assez pour aujourd’hui, ou du moins pour mes facultés ; peut-être trouverez-vous aussi qu’il est temps que je finisse et que vous repreniez votre besogne.

Notre ami, de retour de Lyon, est parti pour visiter les ouvriers à la campagne ; il fait froid et le ciel est triste.

Adieu, je vous embrasse suivant l’antique usage, et tout aussi bonnement qu’au temps de nos preux. Eudora grandit beaucoup et jase comme une pie.


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[À BOSC, À PARIS[3].]
[Fin novembre 1788, — du Clos ?]

Je ne vous en dirai pas long, mes amis[4] ; nous sommes encore casernés tristement au coin du feu, et ne voyant qu’au travers des vitres le soleil brillant et les éclatants frimas, Cependant la bise souffle, là les travaux s’accumulent, le temps s’écoule et l’impatience est à la porte.

J’espère que nous retournerons bientôt au nombre des vivants. En attendant, nous nous transportons quelquefois parmi les Américains et nous convenons qu’il ferait bon vivre avec eux[5]. Que devient la Société pour l’affranchissement des nègres ?

  1. Bourg avait possédé cette Cour souveraine non pas à la réunion de 1601, mais de 1658 à 1661.
  2. L’assemblée de département « de la province de Beaujolais », subdivision de l’assemblée provinciale créée en 1787, avait tenu ses réunions à Villefranche en 1787 et 1788. (Voir Almanach de Lyon).
  3. Collection Alfred Morrison.
  4. Elle s’adresse à Bosc et à Lanthenas.
  5. Roland écrivait à Bosc de Villefranche, le 14 octobre (coll. Morrison) : « J’arrive de la campagne et j’y retourne ; la mère et l’enfant sont enrhumées ; Lanthenas s’enfonce dans l’Amérique, je suis trop vieux pour