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Ce serait donc en vain, Madame, que je me serais flattée du plaisir de vous posséder à la campagne ? Je ne puis vous dire à quel point mon propre intérêt me fait partager la peine qui vous affecte en ce moment ; vous me tiendrez peu de compte, peut-être, d’un semblable sentiment, mais il est de ma franchise de vous le peindre comme je l’éprouve. Ce deuil, ce procès sont-ils [de] bien vrais obstacles ? Mon mari [croit] que non ; il en écrit au vôtre [logi]quement. Pour moi, qui [ne saurais] me piquer de démonstrations [sévères], je me [permets] seulement [de prier] et je m’en tiens, pour mon compte, aux droits que me donnaient mes vœux et non empressement. Pesez-le dans la sincérité de votre cœur, et ayez-y l’égard qu’une sensibilité comme la vôtre doit à la mienne, sous peine de tout ce qu’on peut imaginer de plus terrible.

Mme  de Riverieux fait mieux que vous, et je l’attends le 8 du mois prochain.

Je ne vous fais point de compliments de condoléances ; je suis toute occupée à me lamenter, et c’est vous qui m’inspirez cette …esine. Quand sera-ce donc que je pourrai me dédommager ou vous gronder ? Je suis à la petite ville pour vingt-quatre heures, [toute en] l’air et fort courroucée, sans oser [même] vous dire combien. Recevez les [expressions] de mon regret et des [sentiments inalté]rables avec lesquels je suis…


…[serv]ante,
[Phlp. De La Platiè]re.

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À, BOSC, [À PARIS[1].]
1er octobre (1785) 1788, — [du Clos].

[Pends-toi, friand Grillon ! Nous faisons des confitures, du résinet (sic) et du vin cuit, des poires tapées et du bonbon, et tu n’es pas [ici]

  1. Bosc, IV, 127 ; Dauban, II, 570 ; — ms. 6239, fol. 260-261. — C’est par un lapsus de plume qu’il y a [17]85 au ms., date que d’ailleurs Bosc a biffé. Il suffit de lire la lettre