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[À BOSC. À PARIS[1].]
8 janvier 1787, — de Villefranche.

Bonjour, seigneur, comment va la tête ? Vous n’écrivez donc plus de nos côtés ? Il vous suffit de méditer de quoi remplir vingt-quatre pages d’écriture.

Faites-moi le plaisir de remettre à Lanthenas l’une des feuilles ci-jointes, intitulée M. Chalons[2] ; il aura la complaisance de la fermer, d’y mettre l’adresse qui convient et de l’y faire parvenir ; j’apprends cette adresse tous les ans, tous les ans je l’oublie : autant ne plus l’apprendre et s’en remettre à ses amis.

Quant à l’autre feuille intitulée Mlle  Malortie, vous voudrez bien l’expédier à Rouen, rue aux Ours[3]. Je sais pourtant que vous avez écrit à Lyon ; mais vous savez aussi qu’entre mari et femme qui ne vivent plus ensemble, on ne prend plus les choses en commun : encore passe dans dix ou douze jours.

Je vous dirais bien que la séance publique de la Société d’Agriculture s’est tenue le 5 ; qu’on y a applaudi quelqu’un de votre connaissance ; qu’on y a lu telle et telle autre chose : mais je ne suis pas en humeur pour aujourd’hui.

Je ne sais si mon activité me trompe, mais il me semble que je passe, sans avoir de vos nouvelles ni de celles d’Achate, des intervalles que je remplis d’autant de travail que vous en pouvez faire et durant lesquels je vous écris encore plusieurs fois. Mais l’un fait des comptes[4],

  1. Ms. 6239, fol. 276.
  2. Sur M. de Chalons, voir lettre du 12 décembre 1780.
  3. C’était là, dans la maison qui porte aujourd’hui le numéro 15, que demeuraient les demoiselles Malortie et qu’elles cachèrent Roland en 1793. — Voir Appendice D.
  4. Il semble, à certaines allusions soit de cette Correspondance, soit des lettres inédites de Lanthenas de la collection Morrison, qu’il était entré alors dans une mai-