prie d’en accepter un sur cette matière, qu’il avait double, et qu’il me fait passer. Je vous enverrai ce petit bouquin quand je j’aurai lu : c’est la rétribution que je prends sur tout livre qui me passe par les mains.
M. Rast dit qu’il a vu Lavater et que vous ne connaissez pas les anciens auteurs ; que vous auriez vu que physionomie ou physiognomonie sont la même chose ; que l’un et l’autre dérivent des deux mots grecs je connais la nature ; que les anciens auteurs ont moins considéré les mouvements des organes que leur conformation tant osseuse que charnelle ; que d’abominables scélérats ont été doués de traits agréables, que personne n’eut une figure plus prévenante que Duchaylas[1], jadis conseiller du Parlement du Dauphiné, qui vient de mourir condamné à la roue et prêt à être exécuté ; que cependant jamais homme ne fut plus habituellement coupable et cruel de toute manière, etc.
Vous voudrez bien remettre la feuille ci-jointe à l’ami Lanthenas et expédier l’autre à Dieppe.
Adieu, salut et santé.
Elle lui renvoie le petit bouquin qu’elle a reçu de lui[3], et qui l’a beaucoup ennuyée.
Adieu, mon tourtereau est à Lyon et vous aurez de ses nouvelles. Je vous dirais bien un mot d’amitié, je m’en abstiendrai pour cette fois, car je ne veux pas jeter cela aux mouches.
- ↑ Merlin du Chaylas, conseiller au Parlement du Grenoble, avait été condamné à la roue, par contumace, en 1769, pour avoir, dans un duel, tué traîtreusement son adversaire. (Voir Un duel à Romans en 1769, par Étienne Charavay.) Il semble, d’après ce passage, que, tombé depuis aux mains de la justice, il serait mort en prison, en 1786, à la veille de l’exécution de l’ancienne sentence.
- ↑ L.a., 1 page 3/4 in-8o. — n° 147 de la vente du 13 avril 1867. (J. Charavay, expert.)
- ↑ Nous transcrivons l’analyse du cata- Lyon, médecin, érudit, membre de l’Académie des Inscriptions, célèbre par sa bibliothèque, dont le catalogue avait été publié en 1763, en 2 vol. in-8o.