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absence ; j y mets beaucoup d’activité, j’y donne aussi du temps : il est dur de voir que tout cela soit en vain, que j’aie mes peines de reste, et tes inquiétudes de trop.

J’écris à d’Ant[ic], j’écris à Lanthenas, j’écris chez M. de Gallande, je t’expédie des lettres par ses bureaux ; j’écrirais au diable si je pouvais espérer de lui quelque chose pour notre correspondance.

Précédemment, je n’ai guère manqué de courriers ; tu as en quelque sorte le journal de ma vie ; je veux dire que tu devrais l’avoir.

Je ne sais à qui m’en prendre de ces pertes et retards, car j’en ai également éprouvé à Lyon.

J’apprends aujourd’hui, par une lettre de Mme  Chevandier en réponse à ma seconde qui portait la commission de M. Bellegarde, que ma première ne leur est point parvenue. Je l’avais adressée à Chaix sous le couvert ordinaire. Mme  Chd [Chevandier] se propose de venir la semaine prochaine ; je lui écris directement pour m’assurer de sa marche. Notre Huchard est un paresseux ; il n’a remis mes paquets du mercredi que le jeudi fort tard, après le retour ici des gens envoyés. Je fais aller à la ville ou venir d’elle trois fois la semaine plutôt que deux, et je ne sais à quel saint vouer mes malheureuses expéditions. Je ne vois point de sujet de soupçonner les domestiques ; la tête de Saint-Claude ne s’est point altérée, et toujours il m’a rendu compte fort exactement de celles de mes commissions dont il s’est trouvé chargé.

Je suis vraiment en peine de ces notes, qui m’ont tant occupée et que tu aurais dû recevoir à Dieppe ; il y a bientôt quinze jours qu’elles furent expédiées ; je n’eus point de relâche que cela ne fût terminé ; je les adressai à M. de Gallande.