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de la fraîcheur, enfin seize ans, quand on n’en veut qu’au physique ? Mais un cœur vrai, sensible et dévoué, n’est pas aussi commun ; celui que j’ai donné en gage m’assure de tout ce que je voudrais conserver.

Adieu. Aux conditions que vous y mettez. Eudora vous ruinera en bonbons.

Je me suis rétractée : envoyez ce billet à mon ami, et faites passer à Lanthenas ce paquet de famille.

[1]Je n’ai pas le temps de babiller. M. d’Eu vous dira les nouvelles. — J’ai vu hier Mme  d’Hostel[2] boitant, mais allant bien.


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[À LANTHENAS(?), À PARIS[3].]
Sans date, — [du Clos].

Si j’étais dans une disposition caustique, je vous dirais que je vous fais passer trois lettres : l’une d’une bégueule, l’autre d’un pédant, la troisième d’un cadet de famille. Mais, à la campagne, on est pacifique, on pardonne aux sots, et partout on plaint les malheureux cadets. Silence donc ! j’y consens, et c’est prudent ; car je pourrais en dire long sur cette nièce qui exhorte à payer sa tante et qui pourrait si bien le faire elle-même. J’imagine que vous n’attendez plus rien de toute cette race ; pas même de votre mère, qu’il faut connaître, sans doute, pour devoir la plaindre.

  1. Lignes ajoutées par Bosc, en faisant passer la lettre à Roland.
  2. Mme  d’Hostel était la sœur de M. d’Eu et habitait Paris. — M. d’Eu dans ses lettres à Bosc (collection Beljame), écrit Daustel. (Voir Lettre 73, p. 36.)
  3. Lettre communiqué par Mlle  Cl. Bader, qui en a donné des extraits dans le Correspondant du 25 juin 1892, d’après les papiers de Barrière. Elle ne peut être adressée à Roland, comme l’a cru Mlle  Bader, puisqu’il y a « vous » ; ni à Bosc, qui avait perdu sa mère étant encore enfant. Nous la croyons adressée à Lanthenas, dont la mère mourut le 30 août 1786, et que désigne d’ailleurs l’allusion aux « cadets », — On voit que la lettre a été écrite au Clos, et elle semble être de l’époque où nous la plaçons.