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Adieu, mon cher et bon ami ; dis pour moi beaucoup de choses à ces braves gens que tu vois ; je t’embrasse de tout mon cœur.

Je t’envoie la lettre de M. de Mt [Montaran] sous le couvert de M. de Gllde [Gallande].

Mon frère demande ce qu’on dit du cardinal et consorts, et, par un reste du bon goût de la capitale, il s’intéresse à l’élargissement d’Oliva ; moi, je suis plus en peine de Cagliostro[1] : chacun a sa manie. Il désirerait savoir aussi ce que font de nouveau ou continuent de faire les Martiniste[2] ; mais il ajoute que c’est à l’ami Lanthenas qu’il faut demander cela.

Salut et amitiés à ton Achate ; j’imagine que vous vous quittez le moins possible, et j’en ai de la joie d’autant.

Il aura reçu, je pense, une lettre du Puy que je lui ai renvoyée lorsque tu étais à Longpont ; tout ce que je sais bien, c’est que cet envoi était accompagné d’une petite lettre n° 19.

Mme de Grosbois[3] est donc encore à Paris ? Tu auras aussi vu {{Mme|Terray[4]. La redoute[5] existe-t-elle toujours ? J’ai vu qu’un certain abbé avait dit qu’à


Bon droit on la nomme redoute.
Car, pour peu qu’on y rime en « oute »,
Très assurément il en coûte,
Et bien souvent même il en cuit.

  1. Sur Oliva, la comparse de Mme de Lamotte, et sur Cagliostro, impliqué dans le procès du collier, nous ne pouvons que renvoyer aux Mémoires du temps.
  2. Les lettres échangées à cette époque entre Roland et ses amis sont pleines de questions sur les Martinistes et leur miracles. Lanthenas écrivait à Bosc, du Clos, le 14 octobre 1785 (inédit, collect. Morrison) : « Le martinisme fait bruit à Lyon. On l’allie au magnétisme ; on fait par ce moyen revenir les morts… » Et quelques jours auparavant (8 octobre, indédit, coll. Morrison), Roland écrivait à Bosc : « Du martinisme je ne sais absolument que le nom, et rien du tout du dogme et des rites. Je vais engager Lanthenas à en tirer quelque chose de l’ami Parault, bien fait pour toutes les choses de contemplation… » — Cf. Mém. secrets, 8 août 1785.
  3. Mme de Grobois, la belle-mère de Terray, l’Intendant de Lyon.
  4. Mme}} Terray, née Perrenay de Grobois, guillotinée avec son mari, à Paris, le 28 avril 1794.
  5. Sur la Redoute chinoise, bal public qui