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en faisant la commission dont te priait M. Bellegarde[1] par une lettre antérieure à celle, infiniment honnête, qu’il m’a écrite de ta part, et à laquelle je réponds un mot.

M. Desmoutiers[2] en m’envoyant des journaux, me dit de fort belles choses que lui a mandées son frère, très aise de t’avoir vu, etc.

M. Hall[3] t’a écrit pour te faire part qu’il ne pourrait t’envoyer quittance des gens auxquels il distribuait des nouëts[4], attendu l’ignorance de la plupart qui ne peuvent écrire ; mais il y suppléera par la liste de leurs noms, etc., et il te prie de lui mander si cela te satisfera. Je lui écrirai que tu es en voyage et que je le lui fais savoir pour qu’il n’ait pas d’inquiétude de la cause de ton silence ; quant aux affaires, que, ne m’en mêlant pas, je n’ai rien à lui dire à cet égard.

Je n’ai reçu qu’une seule fois le Journal polytype.

Ce bon Le Monnier t’aura vu avec plaisir ; je crois bien que le solde du compte ne sera pas une bagatelle.

Le frère te fait mille amitiés.

  1. M. Bellegarde. — inconnu.
  2. Ce Desmoustiers, qui envoie au Clos les journaux arrivés à Villefranche, est probablement de « Dumoustier » que nous voyons, à l’Almanach de Lyon de 1787, directeur des Aides à Villefranche à la place de Paget, et qui aurait été, comme lui, locataire des Roland (voir lettre du 10 juin 1786, « notre voisin d’ici ». — Il avait un frère, ancien joallier à Paris, et lui avait adressé Roland, qui écrit à sa femme, d’Amiens, le 3 juin (ms. 6240, fol. 256-261) : « Je reverrai [en repassant à Paris] M. Desmoutiers, qui me l’a fait promettre : il a été joaillier dans le quartier, il a fait sa fortune, et vit retiré, fort bien, autant qu’on en peut juger d’un coup d’œil rapide… » Et Madame Roland répond, le 10 juin : « Le M. Desmoutiers dont tu me parles me demanda en mariage quand j’étais toute jeune fille ; il demeurait rue de Harlay. Je ne pensais guère que ce fût le même que le frère de notre voisin d’ici… » Cf. Mémoires t. II, p. 146-150, et surtout lettre à Sophie Cannet, du 20 février 1773. — Il y avait un troisième frère, ingénieur (voir lettre du 13 janvier 1787).
  3. Hall, sous-inspecteur des manufactures à Charlieu (Alm. de Lyon, 1786).
  4. Nouëts. — Sur le sens de ce mot, voir Littré, qui est d’ailleurs peu satisfaisant.

    Il semble que Roland, soit comme inspecteur, soit plutôt comme membre de la Société d’agriculture, se fût chargé de distribuer dans les campagnes des remèdes pour les bestiaux. Nous supposons que c’est pour une distribution de ce genre que M. de Saron serait venu remercier quelques jours auparavant (lettre du 8 mai 1786).