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peu, mon ami ; pourquoi ne t’être pas reposé deux jours à Longpont ? Tu aurais été le jeudi à Paris, et c’eût été assez.

Je ferai une lettre au Clos pour la belle amie ; je t’écrirai à toi-même plus longuement.

Le frère te recommande de voir à Paris M. de la Chartonnière[1], qui est toujours rue Mâcon.

Adieu, mon cher et tendre ami, ménage-toi, au nom de l’amitié et de plus encore ! Je t’embrasse de tout moi !

C’est du Clos que je répondrai aux contes de d’Antic et à ses gros mensonges. Lanthenas m’écrit ; j’ai reçu sa lettre, fais-lui mille amitiés.

Les Dessertines, Pezant, Longchamps demandent beaucoup de tes nouvelles et t’en disent bien long, bien long.


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[À ROLAND, À PARIS[2].]
Vendredi, 12 mai 1786, — au Clos.

À l’ami par excellence.

Enfin, j’y suis arrivée à ce Clos désiré de si loin et depuis si longtemps[3], dont l’idée faisait nos délices à Amiens, dont les arrangements nous ont tourmentés lorsque nous en avons été rapprochés et que, tel qu’il est, on retrouve encore avec plaisir. Les bœufs ont traîné le bagage et la bonne, Eudora est venue dans son panier[4], et le cheval m’a portée. Je le renvoie dimanche à la ville pour mon frère, qui doit venir ici lundi. Je t’écris un mot aujourd’hui, parce que je commence demain le tracas de la lessive.

  1. « La Chartonière, château et fief dans la paroisse d’Ouilly-en-Beaujolais*. Il appartient à M. de Phelines, à Paris » (Alm. de Lyon, 1784). *. Ouilly fait aujourd’hui partie de la commune de Villefranche.
  2. Ms. 6239, fol. 165-166.
  3. Voir lettre du 12 septembre 1782.
  4. C’est-à-dire sur l’âne. — Voir la lettre précédente.