Nous ne sentons jamais mieux que nous sommes vos amis qu’aux moments où vous êtes affligé ; le peu que vous me dites m’inquiète ; vous parlez d’une triste nouvelle, mais sans ouvrir votre cœur ; vous êtes mal portant et chagrin, et vous vous contentez de le dire sans vous livrer, je ne dis pas seulement à la confiance, mais à l’effusion de l’amitiè. Ne songez-vous donc plus à la nôtre ? Ne vous serait-elle plus chère ? Vous avez un ton d’indifférence qui est fait pour nous peiner, en même temps que votre affliction nous tourmente.
Expliquez-vous, écrivez-nous ; nous sommes mal à l’aise jusqu’à d’autres nouvelles. Nous les attendons impatiemment.
Je ne vous écris que pour vous prier de nous en donner ; l’ami est revenu, après avoir été assez mouillé. Nous voilà tous occupés de vous. Adieu, mon ami ; reposez-vous encore quelquefois au sein de cette amitié qui nous a tous unis pour jamais. Nous vous embrassons avec un attendrissement que je ne puis vous exprimer.
Tu vois, mon bon ami, que je n’ai pas perdu de temps à vider notre affaire auprès de la dulcinée ; mais j’ai grand peur qu’il ne se trouve que de la boue au fond du puits ; enfin nous serons certains qu’il n’y a pas autre chose, et tout sera dit.
J’ai envoyé ce matin le brouillon à notre ami, avec la lettre de sa cousine ; ainsi le voilà muni des pièces, en attendant la fin[3].
Le sieur Lafond n’a rien déposé, car il ne s’est pas rendu à l’as-