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[À BOSC, À PARIS[1].]
23 mai (1784) 1785, — [de Villefranche].

Je vous charge d’une commission que vous jugerez bien être une bonne œuvre à laquelle il faut coopérer. Il s’agit de présenter le billet ci-joint au Mont-de-Piété, de payer la petite somme et de retirer les effets ; puis vous ferez mettre ces effets dans notre ballot de livres et autres affaires, afin qu’il parvienne ainsi sans autres frais.

Il est plaisant que vous alliez retirer des jupes au Mont-de-Piété ; mais, plaisanterie à part, vous me paraissez dans un moment critique et fort occupé d’une dernière résolution. Il y a des siècles que vous ne nous avez écrit ; je vais envoyer à la poste, avant de fermer, pour m’assurer si vous ne nous donnez point encore signe de vie.

L’ami se porte doucement, et point plaisamment ; fluxion aux dents, courbature, petit frisson, misères enfin ; Eudora va bien, sans reprendre les brillantes apparences de la belle santé. Avez-vous des nouvelles fraîches de l’ami Lanthenas ? Je le sais à la campagne[2] depuis quelque temps. Adieu ; vous aurez reçu nos fichus ; nous vous embrassons.


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[À BOSC, À PARIS[3].]
19 juin [1785. — de Lyon].

Hier au soir, en rentrant, nous avons trouvé votre lettre du 13 ; et, quoique

  1. Bosc, IV, 61 ; Dauban, II, 499. — Bosc a daté cette lettre du 23 mai 1784 et l’a placée en conséquence. Mais, à cette date de 1784, Madame Roland était à Paris, ainsi que Bosc et Lanthenas.

    Il suffit d’ailleurs de rapprocher cette lettre de celles des 8 et 13 mai et 4 juillet 1785, pour voir qu’elle est de la même année.
  2. À la maison des champs de son père, à deux kilomètre du Puy. Cette maison, située à côté des roches basaltiques appelées les « orgues d’Espaly », et d’où l’on domine à la fois la vallée de la Borne et le bassin de Polignac, existe encore. Elle s’appelle le Collet.
  3. Bosc, IV, 91 ; Dauban, II, 532.