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n’en agis pas avec moins de confiance : il est question d’un homme estimable que nous aimons beaucoup, et à ce titre il ce vous sera point indifférent ; c’est toute l’expression que j’emploie aujourd’hui de la bonne et franche amitié que nous vous conservons.

Patience pour la réponse d’Eudora ! Son secrétaire a toujours mal aux yeux. Adieu, nous vous embrassons toto corde et animo.


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[À BOSC, À PARIS[1].]
Vendredi, 8 avril 1785, — [de Villefranche].

Je vous expédie les ci-jointes par le premier courrier depuis qu’elles me sont parvenues. Notre ami[2] est bien ballotté ; je voudrais qu’en pareille situation il eût moins de sensibilité. Je lui ai fortement écrit contre l’idée que vous-même trouviez, peu raisonnée. Je vais lui écrire de nouveau pour l’engager à tenir bon et à ne point se départir d’un liard. Il faut que l’équivalent de ses dettes et arrérages de pension lui servent aux frais de déplacement, etc., et que les 24 m. livres lui restent nettes pour fonds quelconques d’un établissement. Ce serait une simplicité de se tenir à elles seules, puisqu’il faudrait les entamer avant d’en faire aucun placement et qu’avec un peu de persévérance il pourra obtenir le reste.

Je sens bien que les sollicitations ne sont guère votre fait ; vous ferez de votre mieux pour satisfaire à l’amitié, comme j’ai fait du mien en vous écrivant pour ne négliger aucun moyen d’obliger un bon parent.

Je n’écrirai point à La Roche[3] ; c’est un front de glace qui ne

  1. Collection Alfred Morrison, 2 fol.
  2. Il s’agit d’un partage anticipé que Lanthenas, toujours au Puy auprès de ses vieux parents, tâchait d’obtenir de sa mére et qui lui permit d’aller s’établir ailleurs.
  3. Le nom est biffé, mais encore lisible. M. de la Roche était un des premiers commis du contrôleur général (voir lettre du 4 avril 1784). — Il s’agissait toujours de solliciter pour Préveraud.