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été, je crois, édifié de ton assistance à une assemblée de charité ; tu devrais bien m’écrire, pour le jeudi saint, quelque autre chose qui lui fit bien penser de toi.

J’imagine que tu ne m’oublies pas auprès des belles dames que tu vois, Chev[andier] et Vill. [Villiers][1]. Je vois avec grand plaisir que ton mal d’yeux diminue ; fais chercher le falot et ma lettre qui n’a pu servir à le faire diligenter.

On te porte quelques bonnes pommes.

Voilà une éternelle semaine qui se prépare ; j’ai bien faim de t’embrasser ; mon bon ami, songe à moi, ménage-toi. Le frère, toujours le même, nous aime et t’embrasse.

La petite est gentille aujourd’hui, elle me parle de toi ; mais la lecture lui est un supplice ; elle n’avance guère. Je n’ai pas trouvé le cantique aussi saillant que j’aurais voulu ; c’est trop médiocre pour avoir conduit à Saint-Lazare[2] : il y a quelque autre raison, peut-être les dettes dont tu parles.

Notre mère est bien aussi, aujourd’hui ; les enfants se ressentent des mêmes influences et varient ensemble apparemment.

Adieu, mon bon ami, reviens au colombier ; je t’y attends avec bien de l’impatience ; mais Neufville[3] etc. Pâques me semble encore bien loin. Addio, carissimo, ti bacio tenerissimamente.

  1. Sur Mme  Chevandier, qui reviendra souvent dans la suite de la Correspondance, voir lettre du 19 août 1783. — Mme  de Villiers, ou plutôt de Villers, était la femme du savant Lyonnais dont nous avons déjà parlé (lettre du 3 janvier 1781).
  2. Allusion à l’affaire de Beaumarchais. — Voir lettre à Bosc, du 16 mars 1785.
  3. Neuville-sur-Saône, où il y avait des fabriques que Roland devait visiter avant de finir sa tournée, particulièrement celle des sieurs Miln, qui allaient monter une machine à filer le coton, concurrente de celle de Flesselles. — Voir Dictionnaire des manufactures, t. II, Supplément, p. 58, 102, 138.