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Je suis fâchée que tu n’aies pas rencontré le baron de Choiseul[1]. Comme le sort est bizarre ! Quelle rencontre que celle du claqueur de fouet ! Tu t’en serais bien passé !

L’homme au papier a joint, de son chef, une nouvelle pièce de bordures, afin de laisser le choix d’après l’effet qu’on jugerait sur les lieux. J’ai fait venir les gens et je leur ai demandé leurs comptes, invitation qui ne m’a pas paru les désobliger.

Adieu, mon cher et bon ami, aie bien soin de toi ; souviens-toi que ta santé, ton bien-être sont essentiels à notre bonheur. Le bon frère, avec qui je lis du Rousseau qui nous attendrit tous deux, t’embrasse avec moi.

Addio. ancora, ti bacio tenerissimamente, da per tutto, e son tutta la tua.

    rebelles, gémit depuis un mois dans les prisons ; condamné à mort, attaché pour être fusillé, il ne doit la vie qu’à un ordre suspensif d’exécution des représentants du peuple… Reverchon (qui se souvenait sans doute d’avoir vu Préveraud à ses côté le 18 octobre précédent) demande la suspension du jugement rendu contre lui, l’arrestation de Désarbres, son persécuteur, pour être traduit avec Lapallu au tribunal révolutionnaire… L’affaire est renvoyée au Comité de salut public : le 1er mars, le Comité la renvoie aux représentants en mission à Lyon. Méaulle et Laporte, qui, le 24 avril, ordonnent la mise en liberté de Préveraud, et la Convention, le 5 mai, confirme leur arrêté. (Voir Moniteur des 14 février et 7 mai 1794.)

  1. « M. le baron de Choiseul, ambassadeur près le roi de Sardaigne » (Almanach royal de 1784, p. 149). Il l’était déjà en 1776 et 1777, lorsque Roland traversa Turin à l’aller et au retour de son voyage d’Italie, et lui avait fait le plus aimable accueil. (Voir lettre de Roland à son frère, le prieur de Cluny, du 11 septembre 1776, ms. 6241, fol. 217-218 ; cf. Voyage d’Italie, VI, p. 358. Roland dînait chez lui lorsqu’il apprit la chute de Trudaine.) — Il y avait entre eux un rapport d’alliance éloignée, « un cousin d’un des beaux-frères de son père ayant épousé une Choiseul » (pamphlet de Bruyard contre Roland, cité par M. Dauban, Introd. à la Correspondance Cannet, p. xiv). Le 26 juillet 1784, le chevalier de Lamanon écrivait à Roland, de Turin (ms. 6243, fol. 117) : « M. l’ambassadeur de France me charge de vous faire bien des compliments ; il m’a beaucoup fait l’éloge de Madame de La Platière… »