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nation m’a paru fort plaisante, et l’histoire du pâté à la bride-oison m’a fait rire comme une folle.

Nous avons acheté ici une voiture, ainsi vous voilà quitte de la commission. Je crois que j’avais bien autre chose à vous dire mais je ne saurais plus le trouver ; nous vous embrassons tous de grand cœur et bonne amitié.


160

[À BOSC, À PARIS[1].]
25 août [1784, — d’Amiens].

Un genou sur une chaise, l’autre pied à terre, mes bras sur un coin de bureau qui n’est plus à moi, je veux encore, mon ami, vous écrire un mot d’ici. Je vais quitter cette ville pour longtemps assurément, peut-être n’y reviendrai-je jamais ; il m’est doux de marquer toutes les époques de ma vie par une consécration particulière à l’amitié. Recevez la réitération des assurances que je vous ai données tant de fois dans ces lieux, et que j’aurai toujours à vous répéter partout où je pourrai me trouver.

Nous voilà tous disposés, la voiture est remplie ; on la conduit chez M. d’Eu, où nous allons dîner, et d’où nous y monterons. Adieu ; je vais m’éloigner un peu de vous, mais pour m’en rapprocher et vous embrasser bientôt.

Recevez mes embrassements dès ce moment même, en attendant celui de les faire viva voce. Adieu ; au plaisir de nous voir réunis !


161

À MONSIEUR LANTHENAS,
hotêl de lyon, rue saint-jacques, près saint-yves, à paris[2].
Samedi, 28 août 1784, — de Dieppe.

À vous directement, mon bon frère, à vous que j’avais prié de nous écrire ici, et dont nous ne recevons pas de nouvelles. Vous avez,

  1. Bosc, IV, 70 ; Dauban, II, 509.
  2. Collection Alfred Morrison, 2 vol.