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comme il convenait à l’égard de quiconque fait ainsi l’aveu ce qu’il doit, et je suis revenue à mon hôtel où j’attendais Flesselles.

M. Parault est survenu, il ne m’est plus resté de temps pour M. d’Antic où je devais passer la soirée, où je n’avais pas voulu accepter de dîner, parce que je suis décidée à n’y en pas prendre tant que le papa sera au lit ; mais, tandis que je t’écris, le frère y est allé chercher ta lettre. Il rentre, il n’a pas trouvé l’ami, je n’ai rien ; je n’aurai rien demain, quel jeûne ! J’écris au Crespysois. Adieu, mon bon ami, il est [un] peu tard ; je veux aller me coucher ; demain j’emporte quelques exemplaires des Lettre, Moutons, etc. J’ai besoin de me reposer. Je t’embrasse de tout mon cœur. Ne rêve pas tant, va davantage à la Comédie[1]. Je vois clairement que le pis-aller de tout sera d’avoir, dans dix-huit mois ou deux ans, une retraite pure et simple de mille écus. De la bonne humeur, de la santé ; joue avec ta fille, cause là-bas et aime-moi bien ! J’ai tout reçu des bureaux, mais tu n’as pas fait de relation au frère de cet effet du magnétisme dont tu avais promis la relation.

M. Cellot est venu aujourd’hui me rendre son hommage ; en vérité, mes trente ans ne font encore fuir personne ; je puis me rengorger… Bien, comme cela, n’est-ce pas ? Adieu.

  1. Roland avait écrit à sa femme, le 29 mars : « Molé est ici ; M. d’Eu me fait demander si je veux faire une partie de parterre ; je ne sais… » — Puis le 31 mars : « Je t’ai parlé de Molé ; à la fenêtre, chez Paulet, à près de cinq heures et demie, ne voyant venir que peu de monde, presque pas de femmes et point de carrosses, il dit qu’il n’y avait donc point de ceux-ci dans cette ville ; puis qu’il ne descendait pas et qu’il allait repartir ; il joue cependant, et supérieurement. Mais on annonça qu’il repartait… Point du tout ; comme il y avait eu beaucoup de monde hier, il prit goût à la chose ou à l’argent qui lui en revient. On annonça pour aujourd’hui ; j’avais des feuilles à corriger, etc… Je n’y fus pas hier. Irai-je, n’irai-je pas aujourd’hui ? Par dessus tout, j’attends le courrier » (ms. 6240, fol. 165-168).