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par la poste, car, quoique Panckoucke veuille faire ma volonté, il craint d’être un peu trop sanglé et tient fort à l’idée que cela ne passera pas 3 livres.


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À ROLAND, [À AMIENS[1].]
Vendredi au soir, 2 avril 1784, — [de Paris].

Enfin le brave Flesselles est revenu de Versailles où il a passé sa semaine à solliciter pour son affaire, à chercher des connaissances pour elle et pour la nôtre. On croit que le contrôleur général consulte et écoule avec confiance les Intendants du commerce ; ainsi le jour n’est pas heureux ; pourtant le secrétaire particulier est bien disposé pour nous, mais notre ami n’a pu joindre Le Rat et nous sommes bien peu avancés. Cependant, comme il faut au moins recueillir de mon voyage d’avoir fait des connaissances, et que c’est l’instant où je puis voir ce secrétaire, je pars demain avec la bonne, vers midi. Flesselles sera à Versailles dès le matin ; j’ai rendez-vous à son hôtel. Nous irons voir ce M. Collart demain après-midi, s’il y a moyen, ou bien dimanche à sept heures du matin ; puis nous devons aller chez une Mme de Candie, première femme de chambre de Madame Elisabeth[2], qui est déjà prévenue ; peut-être chez un secrétaire de M. de Vaudreuil, etc. L’avenir est assez embrouillé pour que je n’ose prévoir le moindre succès, mais le pis-aller sera de remettre en poche tous nos mémoires et de mijoter beaucoup de connaissances pour renouveler notre demande avec celle de la retraite dans un couple d’années ou même plus tôt. Voilà le dernier résultat. Comme j’avais fini hier mes

  1. Ms. 6239, fol. 22-23.
  2. Mme de Candie. — Nous ne trouvons pas ce nom aux Almanach de Versailles, parmi les femmes de chambre de Madame Élisabeth ; mais nous y trouvons « Mme Cagny » (Alm. de Versailles, 1784, p. 222), et il est probable que Madame Roland aura ici, comme elle fait souvent, défiguré un nom mal prononcé devant elle (voir lettre du 1er mai 1784).