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fesse ; je t’en conjure ; c’est très important. Si je te croyais négliger ce soin, je m’en irais et je planterais là les affaires, dont aucune ne saurait jamais prévaloir sur la santé.


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À ROLAND, [À AMIENS[1]]
Vendredi au soir, 26 [mars 1784, — de Paris].

Avant tout et par-dessus tout, mon cher ami, parle-moi de ta santé ; je suis presque d’humeur à te gronder de ne m’en pas dire un mot. Comment gouvernes-tu l’exutoire ? As-tu soin au cataplasme ? Que fait le magnétisme ? Digères-tu ? Dors-tu ? Es-tu jaune ou de bon teint ? Comment te sens-tu ? Parle donc et bien longuement sur tous ces points.

Je répondrai à la tienne d’hier que j’ai dit à Mme d’Arbouville que je ne quitterais point la capitale sans la revoir, soit pour la prier de faire la démarche auprès du contrôleur général, soit pour la remercier de sa bienveillance, reprendre mes papiers et attendre d’autres circonstances. Nous sommes convenues — et je croyais te l’avoir dit — qu’il fallait, avant de rien faire, s’assurer des dispositions du contrôleur général à l’égard des Intendants, etc. : or ce soin, c’est mon affaire, ou plutôt celle de Flesselles. Quant à la retraite, nous en avons aussi causé ; j’ai causé de tout avec Mme d’Arb[ouville] ; mais, somme totale, il ne faut courir qu’un lièvre à la fois ; c’est le résultat, et Mlle de la B. [Belouze] même croit que le moment est passé de tout faire marcher ensemble. Notre brave et ardent ami sort d’ici ; il avait parlé hier matin à M. Collart (c’est le nom du secrétaire particulier) ; il lui avait envoyé l’après-midi liqueurs et ton ouvrage ; aujourd’hui, il l’a emmené voir sa machine, il a traité de notre affaire, il lui a remis des mé-

  1. Ms. 6239, fol. 12-14.