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cuter. Notre Lyonnais ajoute qu’il est délogé, sans avoir quitté pourtant la maison, et qu’il est assez au large pour nous offrir une chambre commode toutes les fois que nous irons a Lyon ; beaucoup de choses honnêtes et empressées sur la retraite future, etc.

Je n’ai pu avoir encore nouvelles de la pension de la rue Royale[1] ; voudrais-tu t’informer de celle de Mlle …, je ne sais plus son nom, au bout de la rue du Hurepoix, en entrant sur le quai de la Vallée, au troisième d’une maison à porte cochère.

Pour commencer ma semaine par une bonne œuvre, avant que ma lessive m’arrête, j’ai été voir la petite pensionnaire des Ursulines. J’avais demandé sa maîtresse (la sœur de M. Le Riche) pour faire tout en règle, en lui disant que je me proposais de faire sortir quelquefois la jeune personne ; je n’ai pu la voir. Mais la pauvre petite, qui n’avait encore vu personne depuis sa clôture, a été enchantée de la visite et des espérances que je lui ai données ; son jeune cœur s’est gonflé en parlant de sa maman et elle a pleuré de si bonne grâce, que la bonne, que j’avais avec moi, était prête d’en faire autant. Au premier jour, j’écrirai un mot à la maîtresse et je ferai sortir cette enfant qui paraît douce et sensible, et qui aime beaucoup la, lecture.

Mme  Cannet a toujours pauvre mine et pauvre santé ; M. Galland[2] vient de mourir ; Mme  d’Hangard[3] était jeudi à la Comédie, samedi elle a été extrémisée ; hier, elle n’avait plus de connaissance ; elle est peut-être morte à présent. Il règne certaines fièvres officieuses (sic), avec dépôt à la tête, qui troussent les gens en quatre ou cinq jours, et notre voisinage devient tous les jours comme l’année dernière, par les petites véroles. Quant à moi, je me porte bien, mon lait fait tou-

    cants d’Amiens, que nous retrouverons, en mai 1784, associés à Flesselles pour exploiter la machine d’Arkwright (le Mull-Jenny), introduite en France. — Voir Dictionnaire des manufactures, II, 312.

  1. Il semble qu’il s’agisse d’une pension pour la fille de Flesselles.
  2. Galland de Longuerue, chevalier de Saint-Louis, demeurant faubourg de Noyon, échevin d’Amiens en 1783 (Alm. de Picardie de 1783, p. 47) et qui ne figure plus nulle part à l’Almanach de 1784.
  3. La mère de cette Mlle  d’Hangard dont nous avons parlé (lettre du 2 mars 1780 ; cf. Appendice E) et qui est si souvent mentionnée dans les Lettres Cannet.