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l’apothicaire et le ménage jusqu’en février. Dans le besoin ne pourrai-je pas demander trois ou quatre louis a Flesselles ?

Mme  Coquerel[1] a envoyé chercher son loyer ; j’ai reçu sa quittance.

Voilà bien des causeries de ménage ; on n’est pas mari pour rien.

Je suis fâchée que nous n’ayons pas de nouvelles de Messine ; les épreuves que l’on subit intéressent et attachent davantage à ceux qui en ont souffert de pareilles ou à peu près. Je suis en peine de ce brave M. Lallemant[2] qui te jugeait si bien et qui a essuyé tant de malheurs.

Adieu, bon ami, j’attends de tes nouvelles avec empressement et je t’embrasse de tout mon cœur.

Salut et amitiés au fidèle Achate.


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[À ROLAND, À PARIS[3].]
À onze heure un quart [du matin]. Le 4 [janvier 1782, — d’Amiens].

Je reçois tes deux paquets du deux du courant ; le mien est fait et je mettrai ce mot dans le mémoire dont je t’envoie les deux exemplaires demandés[4].

J’ai lu les lettres du Longponien ; mon bon ami, tu as été un peu vif ; il y avait de l’amitié dans sa lettre, et seulement un peu de ce ton sermonneur dont il peut avoir pris l’habitude. Tu étais assurément

  1. Marie-Anne-Ursule de la Haye, veuve de Pierre-Charles Coquerel, propriétaire de la maison de la rue du Collège où habitait Roland. — Voir Appendice E.
  2. M. Lallement, vice-consul à Messine (Alm. royal de 1783, p. 262). Roland s’était lié avec lui dans son voyage d’Italie. Voir Lettres d’Italie, t. III, p. 306-317, et t. IV, p. 3, où il représente M. Lallement auprès duquel il était resté un mois, comme « un homme de mérite, dont j’ai tiré beaucoup d’instruction. »
  3. Ms. 6238, fol. 182-183.
  4. Roland avait écrit, le 2 janvier : « Expédie-moi deux exemplaire du Mémoire sur les moutons ». C’était son « Mémoire sur l’éducation des troupeaux et la culture des laines », qu’il avait fait paraître dans le Journal de Physique en juillet et août 1779. — Voir Appendice G.