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Il n’est d’ailleurs pas douteux qu’il ne soit ressemblant. La fille, la petite-fille et les arrière-petite-filles de Madame Roland l’ont toujours considéré comme tel.

De quelle époque date-t-il A-t-il été fait du vivant de Madame Roland ou a-t-il été fait, après sa mort, de souvenir ?

D’après Madame Marillier, il aurait été fait en prison, à Sainte-Pélagie, par un compagnon de captivité et aurait été remis par Madame Roland à la fidèle Fleury. Ce peut n’être là qu’une tradition, mais elle trouverait sa confirmation dans un mot de Mentelle. En effet dans cette lettre du 25 mars 1800 à Champagneux, où il se révélait comme ayant été le dernier confident de la prisonnière, Mentelle disait : « C’est à moi qu’elle a confié ses Mémoires, …le portrait de son mari, le sien même que je garde… ». Il se pourrait donc que ce portait, remis à Fleury ou à Mentelle (à ce moment-là, c’était tout un), rendu ensuite à la famille, fut l’original que l’on conserve à Rosière. Mais cette hypothèse sur l’origine de l’œuvre, qu’on l’admette ou qu’on la rejette, ne change rien à l’intérêt qu’offre, au point de vue de l’exactitude, le portrait de Rosière, puisque, depuis trois générations, on l’y tient pour ressemblant.


§ 6. Conclusion.

En résumé, les gravures de Pasquier, de Bonneville et de Fouquet, le médaillon des Archives, la gravure de Nicollet en 1800, l’original conservé au château de Rosière nous paraissent être les représentations les plus authentiques[1] de Madame Roland en 1792 et 1793, c’est-à-dire au temps de la fortune et de l’adversité[2].

  1. Mentionnons pour mémoire une jolie silhouette de Lavater, représentant Roland, sa femme et leur enfant, qui se trouve aussi à Rosière.
  2. Une américaine, miss Ida Tarbell, qui a écrit le livre le mieux étudié que nous ayons sur Madame Roland (New-York, 1896, a reproduit dans son ouvrage cinq portraits, dont un seul, celui de Rosière, mérite de retenir l’attention.

    On nous a signalé un beau portrait de Madame Roland appartenant à M. Le comte Duchâtel, ancien ambassadeur à Vienne. Mais nous ne voulons parler ici que des portraits sur l’histoire desquels nous avons quelques données.