leurs que pour se parer du titre, car à ce moment même il repartait pour Paris, où il arriva le 15 décembre. Il ne devait pas revenir à Lyon.
On voit aisément, en parcourant la Correspondance, que les amis de Roland à Lyon, entre 1789 et 1791, ne furent pas précisément tous les mêmes que ceux qu’il s’y était faits en 1785. Là, comme à Villefranche, la Révolution avait brisé ou relâché d’anciens liens et en avait créé de nouveaux. Les amis ou compagnons de luttes, durant ces trois années, furent principalement Blot, Bret, Champagneux, Frossard, Le Camus et Vitet.
Louis Vitet, maire de Lyon, d décembre 1790 à 1792, puis député à la Convention, appartient à l’histoire générale.
Bret, procureur de la commune en décembre 1790, compagnon de Roland dans les premiers temps de sa mission de 1791 à Paris, démissionnaire de son poste à la commune en janvier 1792, fut condamné à mort, après le siège de Lyon, par le tribunal révolutionnaire et exécuté le 13 décembre 1793.
Le Camus (1766-), receveur des gabelles de Lyon avant 1789, savant naturaliste et collectionneur (Voir lettres 251 et 286), organisateur de cours publics et de sociétés savantes, était en même temps un grand travailleur administratif, et Roland, en août 1792, l’appela à Paris pour lui confier la 2e division du ministère de l’Intérieur.
Nous avons consacré à Champagneux le précédent Appendice.
Blot semble avoir été une figure intéressante. Malheureusement, nous savons trop peu de choses sur lui. Ami d’enfance de Brissot[1], fixé ensuite à Lyon, où Brissot vint le voir en août 1782, contrôleur général de la marque d’or et d’argent[2], plus tard secrétaire général de la Société philanthropique fondée par le duc d’Orléans, il était entré avec Roland, comme notable, au conseil général de la commune en février-mars 1790, et il avait été envoyé à Paris par la municipalité, au mois de juin suivant, pour y défendre les intérêts financiers de la ville auprès de l’Assemblée. Il y était encore le mois suivant, au moment de l’émeute lyonnaise où Roland le trouva un instant compromis, et on peut voir (lettres 363 et suivantes) combien Madame Roland redoutait son influence auprès de Brissot. Il ne revint que vers le mois de janvier 1791. La liste des Jacobins au 21 décembre 1790 qu’a publiée M. Aulard (I, xxxviii) donne : « Blot, rue Favart, 3 ». Ce ne peut être que le député de Lyon, qui, durant sa mission, se sera logé tout près de son ami Brissot, lequel demeurait rue Grétry.
En septembre 1791, il fut élu procureur-syndic du district. Nous le perdons ensuite de vue.
Quant au ministre protestant Benjamin-Sigismond Frossard, c’est un personnage assez mêlé à l’histoire des Rolands, et nous avons assez de renseignements sur sa vie, pleine de curieuses vicissitudes, pour que nous nous arrêtions sur lui plus longtemps.