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Châteaufavier à Aubusson, jusqu’aux grands manufacturiers, comme Flesselles, Delamorlière, de Wailly à Amiens, etc., jusqu’à de simples maîtres ouvriers, comme Thierry, Troussier, etc. à Paris, les concours à sa grande entreprise de vulgarisation industrielle furent nombreux et presque toujours désintéressés. Répandre partout, sans restriction, au profit de tous, la connaissance des procédés de travail, voilà ce que voulait Roland envers et contre les manufacturiers privilégiés et leurs protecteurs.

Rien n’est plus fatigant, d’ailleurs, que la lecture de ses trois in-quarto (en dehors même, bien entendu, des descriptions techniques). Ce grand travailleur ne savait pas composer. À chaque instant, ce sont des notes, des renvois, des digressions, des retours personnels, des rectifications, des allusions à des faits qui semblent étrangers au sujet : on s’y perd. Néanmoins tous ces hors-d’œuvre sont, précisément pour cela, précieux pour l’historien. Ils permettent, — rapprochés du Mémoire des services, — de reconstituer la vie obscure de Roland avant la Révolution.