à Tolozan (Alm. royal de 1790, p. 234, et Tuetey, I, III, passim). Un pamphlet de 1794, cité par M. Dauban (Les Prisons de Paris sous la Révolution, p. 459), nous apprend que, pendant la Terreur, il était détenu à la Force, et le représente comme « faisant du bien » autour de lui. Nous ne savons pas la date de sa mort.
Jules-François de Cotte (1721-…) avait succédé à Gournay en 1758. Il céda son office à M. de Colonia vers la fin de 1780.
Pierre-Joseph de Colonia (1746-…), successeur de M. de Cotte, ayant été nommé Intendant des finances à la fin de 1783, fut remplacé par
Jean-Baptiste Devin de Gallande (1745-…), nommé Intendant du commerce par commission du 10 jabvier 1784. Il resta en fonctions jusqu’à la suppression de son emploi par l’édit du 5 juin 1787.
M. Tolozan est, de tous les Intendants du commerce, celui dont le nom revient le plus souvent dans la correspondance. Roland dépendait de lui, non pas seulement, ainsi que nous venons de le dire, pour les industries lainières, considérables en Picardie, mais aussi parce que Tolozan, préposé à la Caisse du commerce et aux « commissions des inspecteurs », c’est-à-dire à leurs nominations, à leur avancement, etc. (voir lettres des 21 et 22 mai 1784), tenait véritablement son sort entre ses mains. Il semble d’ailleurs qu’il ait été, de tous les Intendants du commerce à cette époque, le plus capable et le plus homme de gouvernement. (C’est sous son autorité qui l’édit de 1787 concentra toute l’administration du commerce.) Les lettres de 1784 où Madame Roland raconte ses entrevues avec ce chef bourru, mais intelligent et bon, avec « l’ours », pour nous servir de son irrévérencieuse expression, nous laissent sur une impression de sympathie.
Les Tolozan étaient de Lyon, et Roland, lorsqu’il fut transféré dans cette généralité, se trouva en rapports avec le frère de son redoutable chef. Tolozan de Montfort, prévôt des marchands de Lyon. Ces circonstances nous autorisent donc à consacrer à cette famille une notice de quelque étendue.
Le chef de la famille, Antoine Tolozan, né près de Briançon vers 1687, était venu à Lyon « en sabots et avec une pièce de vingt-quatre sols dans sa poche »[1]. Il s’y était enrichi dans le négoce et était arrivé à la noblesse en achetant une charge de Secrétaire du Roi. Quand il mourut, le 19 décembre 1754, il était « écuyer et seigneur de Montfort ». C’est lui qui avait fait bâtir[2] les deux belles maisons qui portent encore aujourd’hui son nom, l’une vis-à-vis le port Saint-Clair, l’autre à la place du Plâtre.
- ↑ Liste des noms des ci-devant ducs, marquis, comtes, barons, … demi-seigneurs et anoblis, Paris, chez Garnéry, l’an second de la Liberté [1790]. n° xix . — Le pamphlet est de Dulaure (voir Biogr. Rabbe et Tuetey, t. II, no 1877). Cf. les détails donnés par M. Marcellin Boudet dans biographie de Dulaure.
- ↑ Catal. des Lyonnais dignes de mémoire.