Roland avait treize ans quand son père mourut en 1747, et dix-huit ans lorsque se termina en 1752 la liquidation de la succession paternelle, par les soins de son frère aîné, le chanoine Dominique. Nous avons vu que ses trois autres frères prirent, comme l’aîné, parti dans l’Église. Quant à lui, après quelques études de latinité dont ses écrits portent la trace, il ne put se décider à faire de même et chercha ailleurs.
Il fut d’abord employé de commerce à Lyon. L’industrie des toiles était alors florissante dans tout le Beaujolais (Dict. des manuf., II, 242, 303 ; 2e partie, 53, 58). Le manoir des Roland, à Thizy, avait même été d’abord une blanchisserie : « Ils prirent ce nom [de La Platière] d’un beau domaine et d’une blanchisserie qu’ils possédaient au bourg de thizy, portant encore aujourd’hui le même nom[1]. » — « Déjà dans ma jeunesse, dit-il lui-même, j’avais porté des regards réfléchis sur les fabriques et le commerce de mon pays, et deux années de résidence à Lyon, de 1752 à 1754, me mirent dans le cas de m’adonner à l’étude des diverses manufactures de cette ville et du commerce qui en résulte[2]. »
De Lyon, il se rendit à Nantes et y entra cher un armateur « pour s’instruire de différentes choses avec le projet de passer aux Indes[3] ».
Quelques mots épars dans la correspondance de Roland et de Lanthenas (notamment ms. 6241, fol. 255-257) indiquent qu’il s’agissait des Indes Occidentales, et probablement des Antilles françaises. On y voit aussi qu’un des premiers patrons de Roland (à Lyon ou à Nantes ?) s’appelait Dupont.
Mais la santé de Roland ne lui permit pas de s’expatrier : « Les arrangements étaient pris ; un crachement de sang survint et lui fit défendre la mer, s’il n’y voulait périr ; il se rendit à Rouen, où M. Godinot, son parent, inspecteur des manufactures, lui proposa d’entrer dans cette partie d’administration ; il s’y détermina[4]. »