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autres morceaux détachés, ne doivent être présentés que comme des matériaux dont je me fusse servie dans un meilleur temps.

[J’aurais désiré que le Portrait que vous savez fût aussi gravé[1] ; mais ce serait peut-être à garder pour joindre au Dernier supplément, celui adressé nommément à Jany[2].] Le petit dépôt [chez Mme Gch.] n’est point à négliger ; il doit aller avec la masse.

Être appelée en témoignage avant d’être judiciairement accusée m’oblige à une autre marche que celle que j’avais arrêtée quand je vous donnai mon testament, et pour laquelle j’avais fait déjà mes essais ; je boirai donc, puisqu’il le faut, le calice jusqu’à la lie. [Il y aurait pourtant encore un moment à choisir avec des moyens qui me manquent et que j’aurais dû recevoir de l’amitié ! Le malheureux B[uzot] ne supportera pas longtemps un tel coup ; il est perdu, dès qu’il me saura sacrifiée ; il méritait un meilleur sort !

Je trouve, comme vous le jugez, la conduite de L. th. s.[3] abominable. Il est de ces hommes qui sont bons tant que leur médiocrité n’est pas mise à de grandes épreuves, mais que les passions désorganisent et rendent atroces. Ce sont des espèces d’avortons qui ne sont pas faits pour les passions, qui ne sauraient en inspirer, mais qui deviennent capables de fureur et surtout de lâcheté à l’égard de ceux qu’ils voient être plus heureux.]

  1. Le portrait de Buzot. — Voir, sur le ses de ces recommandations à Mentelle, notre Étude critique sur les manuscrits de Madame Roland.
  2. Ces passages que nous mettons entre crochets avaient été supprimés par Bosc ; c’est M. Dauban, et après lui M. Faugère, qui, en 1864, les ont rétablis d’après l’autographe. Seulement, M. Dauban s’est trompé en lisant plus bas R… (Roland), où il y a B… (Buzot). [Voir La Vériré vraie, etc., p. 24-30.]

    Bosc les avait remplacés, sur le manuscrit, par ces trois mots, qui sont de son écriture : « Adieu, Jany, adieu ».

    D’autre part, on dit en marge, de la main de Madame Roland, les lignes suivantes biffées (sans doute par Bosc) : « Si je n’en avais le temps, dites à ma bonne qu’elle apporte deux jolies petites paires de mes flambeaux argentés, dont je veux faire présent à Mme Bcht ». M. Dauban (p. 398) a eu raison de rétablir ces lignes, mais il a lu « Mme Belet », alors que les lettres Bcht désignent certainement la concierge de Sainte-Pélagie, Mme Bouchaud, dont le vrai nom était Bouchot. (Voir notes de la lettre du 27 octobre.)

    Quand aux mots « chez Mme Gch. » [lisez Grandchamp], omis par tous nos devanciers, nous le rétablissons d’après le manuscrit.

  3. Lanthenas. – Cf., dans les Mémoires, II, 246-247), la page si dure sur cet ancien ami.