à vivre au milieu de lui. Les assassins[1] ne me paraissent point plus redoutables qu’ils ne vous semblent.
J’aurais beaucoup à dire sur votre propre éloignement et les manifestations de vos opinions politiques, et ce blâme continuel des nôtres ; je ne sais ni pourquoi ni comment on peut[2]… établir des reproches d’abandon… quand on se montre ainsi soi-même,… mais tout se tient et rien ne m’étonne plus.
Injuste comme la passion, irritée comme l’envie, votre lettre serait atroce si ce n’était l’ouvrage de l’égarement, et elle vous rendrait haïssable à quiconque vous connaîtrait moins que je ne fais. Vous voulez juger ce que vous ne connaissez pas, et vous n’avez tracé que des injures ; je vous plains et vous pardonne.
Mais soyez tranquille sur le soin que je puis prendre de ma vertu ; elle ne dépend ni de vous, ni de personne, pas plus que mon estime ne dépend de votre jugement, ni mes affections de votre-volonté.
Méritez de votre pays, comme je saurais toujours mériter de l’humanité, et ôtez la poutre de votre œil avant de vous employer à retirer la paille qui est dans celui de votre frère.
Je parlais ce matin de générosité à votre cœur, j’invoque actuellement la justice pour votre propre paix : croyez que l’une et l’autre vous serviront mieux pour le bonheur et l’amitié.
Quoi qu’il en puisse être, je ne me départirai point de cette der-
- ↑ M. Dauban a imprimé « Les associés » ! L’allusion aux « assassins », rapprochée des lettres du 25 décembre à Servan et au chanoine Roland, nous porte à placer cette lettre vers la fin de décembre.
- ↑ Déchirures du papier.
- ↑ Ms. 9533, fol. 280-281, copie. — Cette lettre semble se rattacher à la même crise que la précédente et pouvoir être placée au même moment. Peut-être, cependant, viendrait-elle plus naturellement à la suite de la lettre 514.