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À MONSIEUR BERNARDIN-SAINT-PIERRE,
intendant du jardin national des plantes, rue de la reine-blanche[1].
Jeudi 23 août an ive (1792), — [de Paris].

M. Roland, Monsieur, sera très empressé de vous entretenir samedi prochain entre trois et quatre. Chargée par lui de vous prier de choisir cette heure pour le rendez-vous, je dois ajouter que le désir de vous arrêter à dîner est le motif de cette prière.

J’aimerais à saisir l’occasion de manifester à l’ami de la nature et de Jean-Jacques les sentiments que lui ont voués tous les cœurs honnêtes.


Roland, née Phlipon.

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[À BANCAL, À CLERMONT[2].]
30 août an ive (1792), — de Paris.

Le temps me dévore comme il fait de lui-même ; je veux tous tes jours vous écrire, je n’en trouve pas l’instant. Nos affaires vont mal.

Longwy a été livré, Thionville est bloqué, Verdun insulté ; tout cela doit être sous peu au pouvoir des Prussiens. Ils veulent arriver à Paris, et je ne sais pas ce qui pourra les en empêcher, à moins que les départements n’accourent sur la route. C’est pour les appeler que l’Assemblée a rendu un décret[3]. Prêchez les patriotes ardents et envoyez-nous-les si vous voulez nous

  1. Ms. 9533, fol. 219-220. — Bernardin de Saint-Pierre était Intendant du Jardin des Plantes depuis le mois de juillet précédent. Rappelons que Bancal, dans son séjour à Paris avant la Révolution, avait eu avec lui des relations d’affaires et en même temps d’amitié (Mège, p. 7-8 ; collection Picot).
  2. Lettres à Bancal, p. 342 ; — ms. 9534, fol. 179. — Bancal, répondant à l’appel que lui avait adressé Roland le 30 mai, était arrivé à Paris le 6 juin (Mège, p. 54). Il en était reparti le 20 août (ibid, p. 57).
  3. Décret du 27 août mettant en réquisition les gardes nationales de Paris et des