Ma bonne amie, en vous écrivant, m’a mal jugée ; je vous ai regretté, mais je n’ai pu me consoler des torts que vous me supposiez et qui me rendraient méprisable à mes yeux s’ils étaient fondés. J’aurais été chez vous dix fois si je n’eusse craint un moment d’humeur qui m’aurait navrée. Je suis prête à vous embrasser ; quand le désirez-vous ?…
Puisque cela est ainsi, ce sera demain matin ; ce serait tout à l’heure, si je n’étais tyrannisée par mes devoirs et les travaux dont ils me surchargent.
D’ailleurs, il faut que ce soit chez vous, et non à votre bureau[2].
J’avais rendez-vous chez Mme Gch. [Grandchamp] ce matin à neuf heures pour la prendre et aller chez vous ; je l’ai trouvée mal portante, nullement disposée à sortir pour l’instant, et j’avais dessein d’aller seule vous voir, lorsque j’ai été frappée d’un malentendu de
- ↑ Collection Alfred Morrison. — L’adresse, inscrite sur le deuxième folio, est de la main de Madame Roland ; de même, le deuxième paragraphe. Quant au premier paragraphe, il est d’une autre écriture, évidement celle de Mme Grandchamp.
La date que nous assignons à ce billet ressort nécessairement de la date du suivant.
- ↑ C’est-à-dir rue des Prouvaires, et non à l’Hôtel des Postes.
- ↑ Collection Alfred Morrison, 1 folio.