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m’y trouverez habituellement à dîner et j’y conserve, comme je porterai partout, la simplicité qui me rend digne de n’être point dédaignée malgré le malheur de me trouver la femme d’un ministre. Je n’espère de concourir au bien qu’à l’aide des lumières et des soins des sages patriotes ; vous êtes pour moi à la tête de cette classe. Venez promptement, j’ai hâte de vous voir et de vous réitérer l’expression de ces sentiments, que rien ne saurait altérer.


Roland, née Phlipon.

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[À BOSC, À PARIS[1].]
27 mars 1792, — de Paris.]

Toujours prête à recevoir mes anciens amis quand ils reviennent[2], je vous réponds de moi et je chercherai le moment de vous voir comme vous le désirez. Quant à Mme  Grd. Ch. [Grandchamp], je doute de ses dispositions ; son caractère plus ferme ou plus énergique que le mien ne connaît pas mes modifications ; mais je ferai tout pour l’amener à vous voir, et ce sera demain matin, s’il y a lieu.

    tout entière, en ajoutant les indications suivantes : « Aut. sign., in-8o, 2 pages. On croit cette lettre adressée à Robespierre ; elle a été trouvée dans les papiers de Couthon. »


    On sait que la collection Coste a été réunie à la bibliothèque municipale de Lyon, où elle forme un fonds particulier. Mais entre la publication du catalogue et la réunion de la collection à la bibliothèque, un certain nombre d’autographes durent être vendus isolément et dispersés, car, des trois lettres autographes de Madame Roland que signale le catalogue, une seule (la lettre 366) se retrouve aujourd’hui à cette bibliothèque.

  1. Collection Alfred Morrison. — La date et la destination de la lettre résultent de son rapprochement avec celles qui suivent.
  2. Ce billet et ceux qui suivent nous montrent Bosc boudant à la foir Mme  GrandChamp et Madame Roland. Était-ce la brouille de septembre 1791 qui durait encore ? C’est peu probable, car Bosc écrivait à Bancal, le 21 novembre 1791 (coll. Beljame) : « Nos amis de Lyon seront ici au commencement de décembre. Je les attends avec impatience. » Il semble donc qu’il y aurait eu une première réconciliation, puis une brouille nouvelle.