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Donnez-nous des nouvelles de votre chère épouse[1] ; apprenez-nous de combien votre famille s’augmente et partagez avec elle les embrassements de vos amis. J’ai été malade, je ne suis pas encore bien portante ; mais, avec le courage et l’amitié, à quels maux ne peut-on faire face ? Mon mari va assez bien, ma fille est grande, forte et bon enfant ; ce sont là d’assez doux avantages pour consentir à les payer de quelques douleurs.

Adieu ; nous sommes ici Hôtel Britannique, rue Guénégaud ; mais vous pourrez nous adresser sous le couvert de Dantic[2].


468

Mme  GRANDCHAMP, À PARIS[3].]
23 mars 1792, — [de Paris].

Dumouriez sort d’ici ; il vient de nous annoncer que le Roi a nommé mon mari ministre de l’Intérieur et qu’il recevra demain le portefeuille des mains de Gabier[4]. Roland a demandé jusqu’à dix heures pour donner sa réponse. C’est toi qui la régleras. Viens le plus tôt possible.


469

À CHAMPAGNEUX, À LYON[5].
23 mars 1792, — de Paris.

Je ne veux pas que vous appreniez par les papiers publics que notre ami a été nommé hier ministre de l’Intérieur. Il avait sous presse un Journal des

  1. Madame Gosse, née Louise Agasse, était « la fourmi de la maison ». (Biogr. Michaud, art. Gosse.)
  2. Bosc.
  3. Ms. 9533, fol. 302 v°. (Souvenirs de Sophie Grandchamp.)
  4. Il y a Gohier dans le texte. C’est une erreur évidente de transcription.
  5. Ms. 9533, fol. 145-146 ; déjà publiée par M. Faugère. (Mém., introd., I, p. xv.).

    Madame Roland, bien qu’elle date sa lettre du 23, a dû ne l’écrire que le 24.