vénients qui auraient été funestes au dernier degré à la ville et à l’État.
La dette s’est encore augmentée de tous les arrérages des sommes dues depuis l’époque de son état de situation. Elle s’est augmentée d’une autre manière encore et celle-ci est effrayante. Les administrateurs de l’Hôtel-Dieu ont abandonné l’œuvre sans rien laisser dans la caisse, dépourvue de toutes provisions, chargée de 1,000 à 1,100 malades, d’un grand nombre de coopérateurs, enfin d’une dette en rentes constituées ou viagères et dettes à jour, de six millions six cent et tant de mille livres.
L’Assemblée nationale a décrété, le 29 mars dernier, que les dépenses courantes, en attendant la liquidation, seraient imposées pour trois mois, en émargement au rôle de 1790. Je crus ce projet impraticable pour Lyon ; il l’était en effet ; je l’exposai au Comité des contributions ; il y eut des réclamations de toutes parts. Ou elles furent senties, ou l’on a déterminé par d’autres raisons ; le fait est que le décret n’a même pas été envoyé à la municipalité.
Ainsi donc, la ville de Lyon, sans revenus, sans moyens, sans secours d’aucun genre, est abandonnée au désespoir de ses créanciers et de ceux de ses hôpitaux, réduite à mettre sur le pavé les pauvres et malades nombreux de ses hospices et maisons de charité, à cesser solder une garde dans un temps où le fanatisme, d’une part, et la misère, de l’autre, mettent tout en fermentation. Assurément, Monsieur le Président, dans une pareille situation, il faut s’attendre à tous les malheurs. Je dois même craindre, je l’avoue (les plus vives instances n’opérant rien auprès de l’Assemblée nationale, pas même pour des secours provisoires), que la municipalité ne succombe elle-même et n’abandonne une charge qu’elle n’a pu ni dû prendre que sous la protection de la justice et de l’humanité.
L’Assemblée nationale a fait de grandes choses ; elle continue d’en faire de très grandes ; mais que seront-elles pour des malheureux que la misère assaille de toutes parts ? Sera-ce auprès de gens pour qui tout sera dans la subversion qu’on pourra présager la justice, l’ordre, le