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dans le jour, où l’on pût dresser un lit de camp pour coucher le garçon ; ce qui dispenserait d’un bouge ailleurs pour telle destination. Nous ne chercherons pas de luxe, comme vous pouvez croire ; nous habiterons aussi bien le second étage que le premier ; mais je tiens beaucoup à la propreté et j’aimerais que l’appartement fût en couleur et frotté. Il faut en outre deux chambres à coucher quelconques : une pour le collègue député, et une pour Lanthenas ; il n’est pas nécessaire qu’elles fassent partie de l’appartement, mais bien qu’elles soient dans le même hôtel.

Nous partirons probablement au commencement de la semaine prochaine et nous n’aurons pas le temps de recevoir votre réponse ; il faudra nous l’adresser poste restante à Fontainebleau, afin que nous sachions où descendre en arrivant à Paris. J’oubliais de dire que nous aurons besoin de remise pour deux voitures.

J’avais écrit à Mme de Landine pour savoir, d’après la première idée de mon bon ami, s’il y aurait de la facilité à s’arranger dans son voisinage[1] ; mais nous avons pensé que ce quartier (des Tuileries) serait trop rempli et trop cher ; d’ailleurs, je n’ai plus le temps de recevoir des informations pour ne me décider qu’après ; il faut agir. Je lui écris un mot ; si vous vouliez le remettre vous-même, vous sauriez s’il y aurait quelque chose à faire de ce côté. Mais vous sentez nos bonnes raisons pour la partie indiquée du faubourg Saint-Germain. Logez-nous dans un endroit propre et accessible, où une citoyenne qui sait user de ses jambes puisse sortir sans se mettre dans la boue[2].

Lorsque vous aurez reçu la présente, ne nous envoyez plus rien ici. Adieu, jusqu’au revoir.

Comme Lanthenas avait marqué, généralement, à Parraud de voir s’il y avait quelque chose qui nous convint, vous pourriez peut-être

  1. Delandine, député du Tiers du Forez, demeurait rue Caumartin, 5.
  2. Voir, dans la Révolution française d’avril 1899, notre article sur « le premier salon de Madame Roland », où nous exposons les raisons qui permettent de croire que le logement occupé à Paris par les Roland, du 20 février au mois de septembre suivant, était le premier étage de la maison de la rue Guénégaud qui porte aujourd’hui le n° 12, et que c’est bien Bosc qui leur procura cet appartement, dont la disposition correspond au programme donné dans cette lettre.