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PALMIRA.

Un habitant du village où nous étions proposa de nous prendre en pension. L’arrangement se fit, et l’argent que nous possédions y passa en grande partie.

La maladie de mon père fut fort longue. Pour le soulager, lui procurer le plus de douceurs possibles, je vendis insensiblement mes bijoux d’or, presque toutes mes hardes, excepté ces misérables vêtemens dont je suis encore couverte. Mes soins, mes prières, dont il était l’unique objet, ne retardèrent pas son heure dernière. J’eus la douleur inexprimable de perdre cet homme, de la plus haute sévérité dans ses mœurs, sa probité, et qui avait eu une si tendre indulgence pour sa blâmable