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PALMIRA.

Voudriez-vous pénétrer mon secret, demanda-t-elle à Abel en le fixant ? — Ah ! puisqu’il en existe un, daignez me le confier ; jamais on n’aura été dépositaire plus fidèle. — Vous ne pouvez le connaître. — Pourquoi ? — Tant qu’il sera renfermé dans mon sein, que je le dissimulerai à la nature entière, je pourrai me livrer au délire d’une faiblesse innocente, j’ose dire innocente puisqu’elle est ignorée ; mais, une fois divulguée, la honte et le remords déchireraient sans doute mon cœur… Je dois m’arrêter, j’ai même été trop loin… Revenir sur ce sujet, serait dorénavant m’offenser et m’affliger, je vous en préviens, sir Abel.