Page:Rojas - Lavigne - La Celestine.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les imitateurs ne manquèrent pas à la Célestine.

Le noble chevalier Féliciano de Silva, auteur de la chronique de don Florisel de Miquea, dont Cervantès plaisante si joyeusement le style entortillé, dans le premier chapitre de Don Quichotte[1], publia un drame intitulé Seconde Comédie de la Célestine ou Célestine ressuscitée[2], qui fait suite à quelques éditions de l’œuvre première[3] ; Gaspar Gomez, de Tolède, écrivit une troisième partie[4] ; une quatrième partie, sous le titre de Tragi-comedia de Lysandro y Roselia, parut à Madrid en 1542. D. Pedro-Manuel de Urrea, qui traduisit l’Orlando furioso de l’Arioste, transforma le premier acte en une églogue à deux voix, intitulée Egloga de la tragi-comedia de Calixto y Melibea. Juan Sedeño, traducteur de la Jérusalem délivrée, la mit en vers castillans ; un Portugais, Francisco-Rodriguez Lobo, cachant son nom sous le pseudonyme de Juan Espera en Dios, chercha à la copier dans une comédie intitulée Eufrosine. Puis, dans le nombre des imitateurs qui se sont approchés du modèle sans pouvoir l’égaler, et dont les noms ne sont pas indifférents pour quiconque étudie l’origine et les progrès du théâtre espagnol, parurent Selvago, auteur d’une comédie en prose intitulée Selvagia ; Juan-Rodriguez Florian, auteur de la Florinea ; Luis Hurtado, de Tolède, qui publia en 1547 une Tragedia Policiana, copie à peu près servile et sans verve ; Pedro Hurtado de la Vera, auteur de la Doleria, ó el Sueño del Mundo (1572) ; d’autres plus

  1. « La raison de la déraison qu’à ma raison vous faites affaiblit tellement ma raison qu’avec raison je me plains de votre beauté. »
  2. Venise, 1536.
  3. Anvers, 1534, in-8, et 1599, in-12.
  4. Tolède, 1539.