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Que de un dolor de muelas
Me estoy muriendo.
— Por la estrella de Venus
Y el sol poniente ;
Por el santissimo sacramento
Que tuve en mi vientre,
Que no te duela mas
Ni muela ni diente.


Mais d’une rage de dents
Je ressens douleur mortelle.
— Par l’étoile de Vénus
Et par le soleil couchant,
Par le Très -Saint-Sacrement
Qu’en mon ventre j’ai tenu,
Que petite ou grosse dent
Ne te nuise dorénavant.

62, p. 74. — Citation d’une ancienne romance de Bernardo del Carpio :

Con cartas un mensagero
El rei al Carpio envió ;
Bernardo como es discreto,
De traicion se receló.
Las cartas echa en el suelo,
Y al mensagero asi habló :
Mensagero sois amigo ;
Non mereceis culpa, non.

63, page 74. — On dit proverbialement en France : « Il ne faut qu’une brebis galeuse pour infecter tout un troupeau. »

Sicut grex totus in agris
Unius scabie cadit et porrigine porci.

(Juvénal.

64, page 74. — Expression familière espagnole pour dire : « Après vos mauvais traitements, il m’arrivera quelque bonne aubaine. » On pourrait citer comme à peu près analogues en français les phrases suivantes : « Après la pluie le beau temps ; le calme après l’orage. »

65, page 85. — Il y a dans le texte : entre col y col lechuga, laitue entre chou et chou ; expression proverbiale fort usitée en Espagne, mais qui n’a pas d’équivalent en France dans le langage familier. L’origine de ce dicton se retrouverait dans certaine coutume des jardiniers et des maraîchers : une laitue placée entre deux choux croît avec plus de facilité, le développement rapide des feuilles de ses voisins la protège, conserve l’humidité autour de sa racine ; elle s’étend et se nourrit pour ainsi dire à leurs dépens. Ce mode de culture est peu usité ; mais la tradition le maintient encore dans quelques jardins.

66, page 91. — Pétrarque, dans ses lettres familières, raconte qu’Adelecta fut grande magicienne et habile