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POÈME CAUCASIEN.


Bientôt le crépuscule envahit le vallon,
Et le croissant paraît au sommet du Caucase,
Merveilleux paradis, céleste floraison,
Terrestre en sa beauté de la cime à la base.

Sous l’ombre de la nuit, les pieds dans le ruisseau,
Près du minaret blanc de l’antique mosquée,
Auprès d’un bois touffu du jaunâtre plateau,
Le cosaque a trouvé la belle Admiasquée.

C’est l’enfant du martyr, martyr de charité,
Du pope massacré par la horde sauvage.
Son regard de gazelle, aimable hérédité,
S’est terni de douleur, pleurant dès le jeune âge.

Il soulève la vierge en bon samaritain,
L’emporte dans ses bras ; mais la tête est glacée ;
Cependant le cœur bat ; vivra-t-elle demain ?
La course, hélas ! est longue, et la marche forcée !