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Que ta douce chaleur réchauffe les sillons,
Ce qui respire et vit et se meut sur la terre,
Les arbres des forêts, les cimes, les vallons.
Et fonde les glaciers en eau limpide et claire.

Ô bienfaisants rayons qui dès l’aube ont été
De tout notre univers la véritable sève !
Vous mûrissez le grain et le raisin d’été
Et la pêche et le fruit qui tenta la main d’Ève !

Ô foyer des ardeurs, sublime royauté !
Flambeau du jour naissant et divine parure !
Je comprends qu’on adore en toi toute beauté,
Que la mer obéisse au roi de la nature !

Lorsque tu disparais au sommet du coteau.
Et que, très lentement, s’assombrit le parterre,
Dans les ombres du soir me croyant au tombeau,
Mon cœur très angoissé sent le froid de la bière !