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TIO-BLAS.

acheta pour la reine trois mille six cents écus d’or ; dis-moi la souveraineté castillane et son orgueil, les combats des Flibustiers, les trésors enfouis et toujours renaissans de la contrée. Ton amour, Tio-Blas, c’est un rêve étoilé des Mille et une Nuits ; tu m’aimes, dis-tu, mais pour me voir toujours splendide et belle, n’est-ce pas ? tu m’aimes comme un brillant magicien aime sa statue animée ? Tu voudrais me voir, Tio-Blas, couverte de perles, radieuse de ces belles étoffes qu’on ne fabrique qu’à Damas, escortée d’hommages et d’admirations jalouses ? Encore une fois, Tio-Blas, que ne suis-je libre ! tu serais le seul arbitre de mes destinées, tu ne verrais plus entre nous deux surgir un fantôme. S’il faut te l’avouer, je suis malheureuse… Écoute… oh ! oui, je n’aime que toi ! Mon mari est léger, présomptueux ; il m’accable de reproches ; il ne fait rien de ce qu’il devrait tenter, il se refuse à prendre du service ; il est mal en cour. Je voudrais que tu fusses juge entre lui et moi : tu verrais quels emportemens insensés,

    3 000 écus d’or, et les orfèvres, après l’avoir examiné, jugèrent qu’il n’y en aurait pas plus de 300 de déchet à la fonte. On y voyait bien encore quelques petites veines de pierres, mais ce n’était guère que des taches qui avaient peu de profondeur. Enfin il ne s’est jamais vu nulle part un pareil grain, et l’on peut juger combien cette découverte anima les espérances de ceux qui s’occupaient à la même recherche.

    « Ce fameux grain fut englouti par les vagues, en 1502, au milieu d’une tempête qui fit périr vingt et un navires chargés d’or. »

    (Mémoires de dom Nicolas Ovando, commandeur de l’ordre d’Alcantara.)