Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges V1, 1840.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
v
NOTICE.

fait une étude approfondie de deux siècles, du siècle de Henri IV et de celui de Louis XV : on ne peut mieux peindre le premier que dans René le Tueur, le second que dans le Café Procope et le Chevalier de Saint-Georges. Les habitudes, les meubles, les conversations oisives et pimpantes du dix-huitième siècle, Roger de Beauvoir les possède et les incruste dans une nouvelle avec un merveilleux tour d’habileté.

Roger de Beauvoir est certainement un des hommes du monde qui a le plus d’esprit ; sa conversation est un vrai feu d’artifice. Il n’y a point de circonstance un peu connue qui n’amène de sa part des mots étincelans de malice et d’à-propos. Il a composé des complaintes et des épigrammes qui feraient le divertissement de Paris si elles étaient connues ; mais l’auteur est de trop bonne compagnie pour livrer au public une galerie de portraits destinés à l’intimité. C’est dommage, ils pourraient servir à l’histoire contemporaine, tant ils sont ressemblans.

Parmi les gens de goût, on cite avec de grands éloges l’appartement de M. Roger de Beauvoir : il y a réuni les styles opposés de la