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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

M. de Vannes au jeune homme. Vous avez cependant un bai de quatre ans dont l’amble est, dit-on, merveilleux N’était-il pas à M. de Conflans ?

— C’est en effet de lui que je le tiens, répondit Maurice en s’inclinant devant M. le duc de Chartres, qui lui demandait de ses nouvelles. À la gauche du duc de Chartres était Saint-Georges……

M. de Vannes, dit Mme de Langey, empêchez donc Maurice de boire sitôt à la glace, il se fera mal…… Voyez comme il a chaud !

Maurice porta son mouchoir brodé à son front, il en étancha la sueur et promena sur les conviés un petit lorgnon d’émail qu’il portait depuis que M. de Lauzun avait trouvé amusant d’en avoir un.

Maurice de Langey ne s’était décidé à obéir au vœu de sa mère et à celui de M. de Boullogne qu’avec une extrême répugnance ; il se trouvait assis contre son gré à cette table.

La conversation sérieuse échangée la veille entre M. de Boullogne et lui avait laissé dans son âme une impression de découragement et d’amertume indicible…… Maurice avait atteint l’âge auquel il faut qu’un jeune homme bien né soutienne son nom. Le contrôleur général lui avait paternellement représenté qu’il ne pouvait demeurer oisif, que son désir était de le voir pourvu d’une charge : « Si vous n’étiez pas marquis, mon cher Maurice, avait ajouté M. de Boullogne, la finance vous eût offert de belles et vastes chances, surtout avec mes leçons, qui ne vous eussent pas manqué ; mais il est décent que le fils d’un marquis représente à la cour : jeune et noble,