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SAINTE-ASSISE

— Savez-vous qu’il y a un siècle que je ne l’ai vu ! Que devient-il donc ? Est-il amoureux ? Ou bien nous bouderait-il ?

— Si peu, bonne amie, que je viens vous solliciter pour lui… Oui, M. de Yannes vous le dira, on remarque qu’il est triste… préoccupé… enfin il m’inquiète ! Un travail, une habitude, un emploi lui conviendrait, et je ne doute pas que vous, bonne amie

— Comment donc ! mais j’en parlerai à monseigneur ; je lui en parlerai, je vous le promets, bonne amie.

— C’est qu’alors il faudrait, bonne amie, lui en parler aujourd’hui. Songez que le moment est favorable, M. de Saint-Didier vient de mourir, et l’on parle de donner sa place de capitaine des chasses à M. de Périgny, que le prince, vous ne l’ignorez pas, protége…

— Mais que je n’aime pas, moi, bonne amie, parce qu’il est ennuyeux… Ainsi, soyez sûre…

— J’ai le brevet en blanc, reprit-elle ; les titres de mon fils s’y trouvent énumérés il est marquis de Langey, aussi noble, je pense, que M. de Saint-Denis, capitaine des levrettes de la chambre du comte d’Artois, et que M. de Courville, capitaine des chasses de l’apanage. — M. de Courville n’est que baron, bonne amie !

— On nous observe ; vous mettrez le placet sous ce vase de vieux Sèvres. M. de Vannes, je vous fais mes complimens, votre habit est merveilleux.

Et Mme de Montesson, pressée de finir, passa bien

5.