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LE FOUET.

et que demain il mettra tout ce monde en gouache, en transparent ou en proverbe.

Le programme annonce Vertume et Pomone, opéra joué par Mmes de Montesson, de Genlis et le marquis de Clermont. Tous les danseurs de l’Opéra paraîtront dans le ballet. Jarnovitz et Saint-Georges joueront des concertos de violon.

Cependant on vient de passer dans la galerie, dont les portes ouvertes laissent voir le miraculeux décor dû à M. Pierre, peintre du duc d’Orléans.

Tout dans ce décor n’est qu’amarante, jasmin et jonquille ; on se croirait dans un véritable jardin. Entre chaque fenêtre voltigent des Amours, avec des bottines couleur de paille et d’argent, des ailes d’un bleu dur et de fort belles guirlandes. Ils effeuillent des fleurs sur les divers domaines de M. le duc d’Orléans, tels que Villers-Cotterets, Saint-Cloud, Sainte-Assise, le Raincy, etc. Le faux plafond de la galerie représente un dôme de fleurs sur lequel sont venus se percher les plus éclatans d’entre les oiseaux d’Afrique. Le rideau du théâtre porte cette devise : Aux Muses.

Tout le monde a fait irruption dans la galerie… On se cherche, on se place ; les banquettes n’y suffisent pas. Il y a une harpe magnifique sur l’un des côtés de la scène, c’est la harpe de Mme de Montesson, rivale de sa nièce, Mme de Genlis.

Dans les coulisses, Mme de Montesson et Mme de Genlis se querellent déjà ; le duc d’Orléans s’impatiente. Pour les spectateurs, ils attendront ; c’est l’emploi des spectateurs de société !

Le retard du chevalier augmente la colère de