Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES

des couverts… qu’il a volés. Il n’oserait d’ailleurs s’attaquer à l’inimitable !

— Dame ! depuis mon aventure avec le neveu de Mme Bertholet !…

— Il est vrai que le La Morlière n’en revient pas ! Il ne tenait qu’à moi de lui apprendre le secret des cartes, moi qui sais que vous avez ménagé ce pauvre jeune homme.

— S’il est à la Bastille… il est clair que ce n’est pas lui… Cependant la lettre a certain cachet d’impertinence… Lisez plutôt…

La Boëssière lut :

« Ce soir à huit heures, je rencontrerai M. le chevalier de Saint-Georges avec grand plaisir dans la salle d’armes de M. La Boëssière. Il me tarde de voir si sa renommée est un mensonge,

« Signé un Inconnu. »

— Le billet est assez fier ! Ce ne peut-être en tout cas qu’un homme prudent, car il demande par son post-scriptum qu’il n’y ait que vous et lui dans la salle d’armes… Il a peur qu’on ne le voie boutonner.

— Vous avouerez, mon cher professeur, que si je vais à ce rendez-vous, ce sera y mettre de la complaisance. Je ne suis point maître d’armes, et sans la tournure ridicule de ce billet, j’aurais renvoyé le tireur anonyme à votre prévôt… Enfin, quel que soit mon inconnu, j’irai ; moins pour lui, vraiment, que pour cette seconde lettre… à laquelle vous me permettrez de donner la préférence.